Du Monoxyde de carbone retrouvé à l’analyse de combustion

Dans le cadre de l’entretien annuel d’une chaudière murale le professionnel est tenu de réaliser des mesures sur la combustion. Plusieurs cas peuvent se présenter :

1°- Il s’agit d’un chaudière murale basse température cheminée – Afin de réaliser des mesures adaptées il faut placer la sonde de l’analyseur au niveau des déflecteurs de tirage quand cela a été prévu par le fabricant ou quand la chaudière a été correctement installée.

2°- Il s’agit d’une chaudière murale basse température à ventouse – Les mesures de combustion ne pourront se faire que si le conduit de ventouse prévoit une réservation d’usine dans son coude en sortie de chaudière (dans le cas contraire aucun prise de mesures de combustion ne pourra se faire).

3°- Il s’agit d’une chaudière murale à condensation – Les mesures de combustion se feront au niveau de la réservation prévue dans le coude de la chaudière par le fabricant – Attention sans cette réservation il ne sera pas possible de réaliser de prise de mesure.

4°- Il s’agit d’une chaudière sol basse température cheminée – A traiter au cas par cas – La prise de mesures dans le conduit de fumées donne des informations intéressantes par exemple sur la valeur de tirage, également sur le température des fumées – Toutes les autres mesures sont beaucoup plus discutables par exemple sur le rendement, les pertes, le monoxyde de carbone dans les fumées, l’excès d’air, le % d’Oxygène ou de CO2.

5°- Il s’agit d’une chaudière sol basse température ventouse – Comme pour la chaudière cheminée les prises de mesures doivent se faire par une réservation dans le conduit ventouse.

6°- Il s’agit d’une chaudière sol condensation – La réservation doit être prévue par l’installateur lors de la pose de la chaudière (il ne doit pas l’oublier – Merci).

Le cas étudier sera celui d’une chaudière murale – Basse température – Cheminée – Mixte (Chauffage et Eau chaude sanitaire)

Concrètement voilà ce qui peut arriver lors d’un entretien annuel de chaudière. Après avoir nettoyé l’appareil (celui présenté sur la photo ci-dessus) arrive le moment des mesures de la combustion et voici ce que l’on obtient lors de l’analyse du : 05/05/2011

Ces valeurs sont réelles – Le Monoxyde de carbone est un gaz extrêmement dangereux pour l’homme il résulte d’une combustion dite en « défaut d’air » – Pourtant dans notre cas il y a bien la présence d’une entrée directe de bonne taille c’est à dire dont la superficie est d’au moins 100 cm carré – Le conduit de fumées présente une bonne vacuité et débouche à une bonne hauteur – Attention le conduit de raccordement comporte 3 coudes à 90 ° (non visibles sur la photo) et cela est interdit – Il est fort probable que l’absence de tirage provienne de cette configuration – Par contre ceci n’explique pas à lui seul la quantité élevée de Monoxyde de carbone.

Après une exploration plus poussée de l’appareil je repère ce qui suit :

Je pense avoir trouvé la cause de cette quantité importante de monoxyde de carbone dans les fumées ! Nous sommes le : 05/05/2011.

L’année suivante c’est à dire le : 31/05/2012 le client m’appelle afin de réaliser l’entretien annuel de sa chaudière – En reprenant les archives de ce dossier je retombe sur ces résultats préoccupants (Monoxyde de carbone fumées mesurés : 125 ppm) – Je décide de vidanger la chaudière – De déposer le primaire et de le nettoyer à l’eau et au produit vaisselle au moyen d’une brosse synthétique et d’un pinceau – Je suis persuadé obtenir à l’issu de ce nettoyage une valeur de monoxyde de carbone acceptable sur le plan réglementaire.

J’interviens donc le : 25/06/2012 pour réaliser l’entretien annuel de la chaudière. Je réalise avant l’opération l’analyse de combustion avec prise des mesures non pas au niveau du conduit de fumées mais au niveau des déflecteurs de tirages.

Résultats d’analyses obtenus en date du : 25-06-2012 – Avant nettoyage du primaire

Je vidange la chaudière, je retire et nettoie le primaire comme présenté sur la photo ci-dessous.

Après nettoyage et rinçage minutieux ! Voici le résultat :

Bien qu’il reste des oxydes de cuivre présentés sur la photo sous l’aspect d’un dépôt verdâtre on peut considérer que le primaire récupère un bon niveau de propreté – Confirmons cela par la mesure du monoxyde de carbone.

Résultats d’analyse obtenus le : 25/05/2012 – Après nettoyage à l’eau et eau produit vaisselle du primaire

Le diagnostic posé le : 05/05/2011 était correcte même avec un entretien minutieux par brossage, aspiration, dégraissage et soufflage il est possible que la combustion ne soit pas bonne, c’est bien le cas présenté ci-dessus.

En tant que Professionnels nous sommes tenu de garantir la sécurité des usagers nos clients. Même si il est risqué de déposer le primaire sur une chaudière murale qui a plus de onze ans j’ai fait le choix de prendre ce risque afin d’éviter d’en faire prendre un bien plus grave à mon client – Le risque qu’il encourait sans intervention ?

LA MORT !

Petit récapitulatif des textes réglementaires traitant de ce sujet (cette liste n’étant ni exhaustive, ni limitative).

Trois choses sont à retenir s’agissant du monoxyde de carbone dans le domaine du chauffage.

1°- Dosage du monoxyde de carbone dans l’ambiant

2°- Dosage du monoxyde de carbone dans les fumées

3°- Mesure du tirage des fumées dans le conduit de cheminée

A RETENIR

1°- Le dosage du monoxyde de carbone dans l’ambiant

L’obligation est inscrite dans la Norme NX 50-010 « concernant les contrats d’entretien des chaudières gaz ».

Dans son Annexe B nous pouvons lire :

⎯ la teneur en CO est inférieure à 25 ppm. La situation est jugée normale.

⎯ la teneur en CO mesurée est comprise entre 25 ppm et 50 ppm. Il y a anomalie de fonctionnement nécessitant impérativement des investigations complémentaires concernant le tirage du conduit de fumée et la ventilation du local. Ces investigations peuvent être réalisées au cours de la visite ou faire l’objet de prestations
complémentaires ;

⎯ la teneur en CO mesurée est supérieure ou égale à 50 ppm. Il y a injonction faite à l’usager de maintenir sa chaudière à l’arrêt jusqu’à la remise en service de l’installation dans les conditions normales de fonctionnement.

Ceci est également repris dans l’arrêté du 15 septembre 2009 (JORF n°0253 du 31 octobre 2009 page 18706 – Texte n° 3)  relatif à l’entretien annuel des chaudières dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kilowatts

Encore une fois le Professionnel est tenu de réaliser un dosage de Monoxyde de carbone dans l’ambiant et d’annexer sa mesure à l’attestation d’entretien.

2°- Le dosage du monoxyde de carbone dans les fumées

Le dosage du Monoxyde de carbone dans les fumées est réclamé par le bureau de sécurité et en particulier par Qualigaz qui dit :

– Si CO < 300 ppm avec tirage incertains (compris entre – 0,01 et – 0,02 mbar) alors Anomalie dite A1.

– Si CO compris entre 300 et 600 ppm alors Anomalie A2

– Si CO > 600 ppm alors Anomalie DGI (Danger Grave Immédiat)

Enfin il y a également la Norme NF EN 676 + A2 (août 2008) qui indique que la teneur en Monoxyde de carbone dans les fumées doit être inférieure à 93 ppm.

3°- La mesure du tirage du conduit de cheminée

Cette mesure est également reprise par le bureau de sécurité Qualigaz qui donne comme valeur :

– Le tirage ne devra pas être inférieur à – 0,03 mbar ou 3 Pascals.

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *