La veilleuse et le thermocouple

A – La veilleuse d’allumage d’une chaudière

La veilleuse d’allumage d’une chaudière est constituée à son extrémité dite froide d’un tube en aluminium ou en cuivre ramenant le gaz de la vanne jusqu’à son extrémité dite chaude, le tube est vissé dans le bloc veilleuse dans lequel se place un petit injecteur. Cette veilleuse a deux fonctions, la première est d’apporter au thermocouple (organe de sécurité) la chaleur nécessaire à la formation d’une tension, la seconde est d’enflammer le brûleur principal de la chaudière afin de subvenir à une demande de chaleur. Cette veilleuse est dite permanente car elle reste allumée tout le temps sa consommation est estimée à 5 % ce qui signifie qu’une chaudière à veilleuse permanente consommera 5 % de plus qu’une chaudière à veilleuse intermittente bien évidement il est difficile de vérifier cette donnée. La veilleuse permanente continue de fonctionner même en cas de coupure de courant en effet elles est desservie en gaz par l’ouverture d’un électro-aimant alimenté par un thermocouple générant une tension électrique de l’ordre de 33 mV lorsqu’il est chauffé. Attention la chaudière ne peut pas fonctionner car le brûleur principal est actionné par une vanne gaz qui elle est alimentée en 230 V AC.

Les veilleuses d’allumage permanentes équipent aussi bien des chaudières murales que des chaudières au sol mais également des chaudières à évacuation cheminée mais aussi des chaudières à évacuation ventouse.

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Photo n°1 – Bloc veilleuse d’une chaudière sol

Nous observons en partant du haut l’extrémité chaude du thermocouple c’est à dire celle plongée dans la flamme de veilleuse, en partie centrale la veilleuse contenant l’injecteur gaz (non visible sur cette photo), puis l’électrode d’allumage (généralement cette électrode est raccordée à un allumeur piézoélectrique qui envoi l’étincelle sur la tête de veilleuse afin de l’enflammer il peut exister également des petits boitier que l’on appel allumeur récurant qui vont emmagasiner de l’énergie afin de créer un train d’étincelles susceptible d’enflammer la veilleuse .

Nous voyons à l’extrémité gauche de la tête de veilleuse un raccord en laiton prolongé d’un tube en aluminium qui amène le gaz à la veilleuse.

Veilleuse type Polidoro

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Photo n° 2 – Veilleuse permanente servant à allumer un brûleur principal de chaudière

Attention ceci correspond à un montage expérimental en laboratoire le brûleur principal ici au premier plan est composé de trois rampes en phase de combustion.

Ce montage est effectué dans des conditions appropriées nous vous déconseillons fortement de réaliser ce type de montage qui s’avère particulièrement dangereux.

Le même brûleur placé dans la chambre de combustion de la chaudière. Noter en bas à gauche l’allumeur piézoélectrique noir reliant l’électrode d’allumage par un câble blanc. Le tube cuivre relié par un colson rouge au tube d’admission du gaz en aluminium est une partie du thermocouple celui-ci vient se visser à la vanne gaz représentée en partie haute sur cette photo.

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Présentation de plusieurs modèles de veilleuses d’allumage permanentes complètes

Photo n°3 – Veilleuse avec allumeur piézo

Photo n°4 – Veilleuse type Furigas avec thermocouple à droite

Photo n° 5 – Veilleuse type Théobald équipant en particulier les chaudières de la marque Frisquet

 

Photo n° 6 – Bloc veilleuse n’appartenant pas à une chaudière mais a un accumulateur d’eau chaude sanitaire – Veilleuse type Junkers

Bien évidemment il existe encore de très nombreux modèles de bloc veilleuse permanente avec thermocouple cependant il n’est pas possible dans la présente publication d’en faire l’énoncé.

Il est très important pour un bon fonctionnement de la chaudière que la veilleuse soit stable, puissante, de couleur bleue et que le thermocouple soit correctement positionné à l’intérieur.

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Photo n° 7 – Une veilleuse présentant une flamme parfaite et un positionnement du thermocouple adéquate.

Afin d’obtenir ce type de veilleuse il est important de vérifier un accessoire faisant partie intégrante de la veilleuse : l’injecteur. En effet si celui-ci est encrassé ou même tout simplement abîmé la restitution de la flamme à la veilleuse sera sans appel. La flamme de la veilleuse deviendra molle, instable, présentant une teinte orangée et quelques fois dans les situations les plus graves il n’y aura plus de flamme du tout.

Photo n° 8 – Quelques modèles d’injecteurs veilleuses

Injecteur n°4 – 1 trou

Injecteur n° 24 – 2 trou

En partant de la gauche 3 injecteurs de types longs et 1 injecteur coloré de marque Robershaw pour GN*

* Gn = Gaz Naturel

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Position de l’injecteur dans la veilleuse

Photo n° 9 – Bloc veilleuse avec en haut le thermocouple – Au centre la veilleuse avec l’injecteur qui se trouve sortie puis le tube aluminium d’admission de gaz – En bas l’électrode d’allumage

Veilleuse type Polidoro

Problème fréquemment rencontré ayant des répercussions sur le bon fonctionnement de la chaudière

Il est impératif de brosser une fois par an l’injecteur de la veilleuse dans le cas contraire la chaudière présentera de manière totalement aléatoire des arrêts répétés par disjonction de la veilleuse, des difficultés d’allumages après plusieurs mois d’arrêt par exemple lors de la remise en service du chauffage et hiver après la saison estivale. Ce type d’anomalie ne provient pas du thermocouple, ni de la vanne gaz, ni du SPOTT (sécurité de refoulement des fumées), ni de la chaudière elle même, ni du thermostat d’ambiance. Le problème est lié à l’injecteur veilleuse encrassé.

Pour observer à quel point l’injecteur peut s’encrasser nous allons présenter une série de photos prises sur des veilleuses non entretenues

Injecteurs sortis de leurs veilleuses observez la poussière qui arrive à se placer jusque dans l’orifice calibré et qui réduit le débit de gaz à la veilleuse. Ces injecteurs équipent bien des chaudières fonctionnelles mais présentant des difficultés avec l’apparition de mise en sécurités régulières pendant la saison de chauffe.

Photo n°10 – Injecteur sale Photo n° 11 – autre injecteur sale vu de profil

Photo n° 12 – Injecteur sale vu  de face

Photo n° 13 – Injecteur de veilleuse recouvert de gras et de poussière

Photo n° 14 – Observez ces deux injecteurs ils sont identiques à cela près que l’un est neuf et l’autre usagé

Photo n° 15 – Intérieur d’une veilleuse – Observez la poussière présente dans le tube veilleuse (tube situé à droite c’est dans ce tube que l’on introduit l’injecteur)

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B – Le Thermocouple

Le thermocouple est une sécurité de flamme cette technologie est abandonnée depuis plusieurs années maintenant cependant il reste encore en usage un très grand nombre de chaudière à thermocouple. La technologie qui remplace le thermocouple est dite à allumage électronique et sonde d’ionisation (ceci fera l’objet d’un article spécifique).

1- Principe de fonctionnement

Le thermocouple se compose de deux fils de métaux différents soudés bout à bout de façon à fermer une boucle. Le chauffage d’un des points de liaison entre les deux métaux provoque une différence de potentiel (tension) qui engendre un faible courant électrique (30 mV avec +/- 5 mV). Ce courant est envoyé dans la bobine d’un électro-aimant, ce dernier maintient une armature en fer doux. Si le chauffage du thermocouple est interrompu le courant disparait, l’électro-aimant ne maintient plus l’armature qui est repoussée par un ressort de rappel et le clapet gaz alimentant la veilleuse se referme par l’intermédiaire d’un jeu de leviers arrêtant la veilleuse.

Comme la tension donnée par le thermocouple est faible (30 à 35 mV) il est impératif qu’il y ait un excellent contact entre les bornes du thermocouple et l’électro-aimant. Le courant étant faible l’effet attractif de l’électro-aimant n’est pas suffisant pour rapprocher l’armature des pôles on doit donc agir manuellement sur le bouton poussoir de l’armature.

Photo n° 16 – Thermocouple avec son embout ou insert magnétique

La tête du thermocouple se trouve en haut alors que l’embout magnétique (insert magnétique) se situe en bas. Le clapet gaz est situé sur l’extrémité de l’électro-aimant il est de couleur blanc et repose sur le ressort de rappel. Observez la taille courte du tube en cuivre du thermocouple.

Schéma de l’électro-aimant et du thermocouple

En haut on observe la coupe du thermocouple et en bas l’embout magnétique composé de son électro-aimant

Photo n° 17 – L’embout magnétique est ouvert en deux parties

On observe à gauche l’armature en fer doux et à droite le ressort de rappel de l’embout magnétique (insert magnétique).

Schémas de principe du fonctionnement : Thermocouple / Embout magnétique / Veilleuse

Position n° 1 – Etat de repos – Veilleuse éteinte – Clapet gaz fermé

Clapet gaz                                                            Electro-aimant            Poussoir

Position n° 2 – Actionner le bouton poussoir – Ouverture du clapet gaz – Allumer la veilleuse

Position n° 3 – Relâcher le bouton poussoir – Le clapet gaz reste collé en position ouvert – la veilleuse reste allumée

Problème fréquemment rencontré : faut il ou non remplacer le thermocouple ?

A cette question il faudra répondre dans 99 % des cas NON. En effet le thermocouple est un accessoire particulièrement résistant même fortement endommagé, ouvert ou craquelé le thermocouple continue de produire une différence de potentiel suffisante. A titre d’information l’électro-aimant reste fermé pour une tension minimum de 10 mV en dessous de cette valeur la différence de potentiel n’est plus suffisante pour maintenir le clapet gaz ouvert. Afin de confirmer le diagnostique de remplacement du thermocouple le seul moyen est la mesure de la tension de restitution si cette valeur est supérieure à 20 mV vous pouvez considérer que votre thermocouple a encore de nombreuses années devant lui.

Principe de mesure de la tension de restitution du thermocouple

Photo n° 18 – la mesure d’une tension se fait au moyen d’un multimètre en position tension – Observez la valeur indiquée sur le multimètre.

Là encore vous êtes en présence d’un montage de laboratoire mais moi même étant un homme de terrain il est tous à fait possible d’opérer au contrôle du thermocouple avec un montage différent, en dévissant l’embout froid du thermocouple, raccordez votre multimètre de la manière présentée sur la photo 19, puis actionnez le bouton poussoir afin de faire arriver le gaz à la veilleuse et ainsi faire chauffer la partie chaude du thermocouple laissée en place, maintenez avec votre doigt le bouton poussoir actionné jusqu’à stabilisation de la valeur lue.

Photo n° 19 – Agrandissement du raccordement pour la prise de mesure

Photo n° 20 – réglage du multimètre

Une fois cette opération réalisée vous êtes en mesure de diagnostiquer sans le moindre doute si il est nécessaire ou non de remplacer le thermocouple.

Petit bilan de dépannage :

Lors des opérations de dépannage si votre client vous dit que la chaudière est difficile à faire démarrer, qu’elle se coupe régulièrement, ou qu’elle fonctionne pendant des semaines puis se met à disjoncter tous les jours voir plusieurs fois par jour n’hésitez pas dans la majorité des cas il s’agit d’un injecteur de veilleuse sale, profitez en pour brosser l’extérieur de la veilleuse ainsi que le thermocouple, remontez l’ensemble en faisant vos testes d’étanchéité au mille bulles, ne serrer par trop la noix à la veilleuse vous risquerez de l’aplatir et donc de la rendre fuyarde. si vous avez un problème contactez moi si vous êtes de la région je peux vous fournir des injecteurs, du tube aluminium à la coupe, des noix et raccords de tous types à un prix avantageux.

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Note personnelle :

Cet article a été rédigé en ayant une pensée pour Denis, alors Denis si tu lis cela amuse toi bien. A très bientôt.

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Réglementation sur la ventouse

Cet article est plutôt réservé aux professionnels et notamment aux dépanneurs chaudières.

I – Les documents de mise en oeuvre

Les documents techniques ou Normatifs auquel il faut se référer sont notamment :

Arrêté du 2 août 77 modifié (en particulier dans son Article 18 – Chapitre IV)

DTU (Document technique unifié) 61.1 ou Norme Afnor DTU P 45-204-4 de 2006

– La notice du constructeur (ces préconisations sont aussi importantes que la réglementation en la matière)

Enfin il existe de nombreux documents ou brochures techniques disponibles à la vente notamment le livret intitulé « Les solutions étanches en France » publié par le Cegibat qui présente les différentes nomenclatures des appareils à circuit étanche.

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II – Présentation des appareils à ventouse appelés également appareils étanches

Un appareil à circuit étanche prélève l’air nécessaire à la combustion à l’extérieur du bâtiment et renvoie les fumées (produits de combustion) à l’extérieur également. Ces deux opérations se font par le même conduit de raccordement. Le circuit d’amené d’air frais dans la chaudière et le circuit d’évacuation des fumées à l’extérieur de la chaudière sont étanches d’où le nom d’appareil étanche.

Se reporter à la catégorie : Décrire ma chaudière – Sélectionner l’article : Comment sont évacuées les fumées ? Il y a de nombreuses présentations d’appareils ventouses.

A – Conduit de ventouse horizontale type C12 pour chaudières basses températures et non pour chaudières à condensations

Photo n° 1 – Coupe d’une chaudière basse température à conduit de ventouse horizontal type C12

Sur cette photo on observe le conduit de fumées en double concentrique horizontal (type C 1) où les flèches turquoises représentent l’entrée d’air frais dans la chambre de combustion et les flèches violettes représentent la sortie des fumées. Le ventilateur extracteur situé à la base du conduit permets d’aspirer les fumées et les rejetées sur l’extérieur, c’est également lui qui crée la dépression dans la chambre de combustion étanche permettant d’aspirer l’air frais venant également de l’extérieur. Le ventilateur extracteur ou plus simplement extracteur est raccordé à un pressostat qui est un contacteur à membrane qui va commuter sous l’action de l’aspiration produite par l’extracteur. Attention ce pressostat peut être un deux fils ou un trois fils, dans le cas du trois fils le pressostat est alimenté en 230 Volts alternatif (230 V AC).

La pente du conduit horizontale doit avoir une pente descendante en partant de la chaudière de 2 à 3 % vers l’extérieur pour les chaudières basses températures (c’est l’inverse pour les chaudières à condensation). Les condensats ne doivent en aucun cas être introduits dans la chaudière sinon nous obtenons un primaire sur lequel apparait des traces de corrosion (voir photo n° 2).

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Photo n° 2 – Partie intérieure gauche d’une primaire d’une chaudière murale ayant subis le retour de condensats

Sur cette photo il est aisé d’observer les dépôts d’oxydes de cuivre de couleur turquoise caractéristique. Ces dépôts forment la corrosion du primaire.

Photo n° 3 – Primaire sain ayant quelques années de fonctionnement

Le raccordement de l’appareil peut se faire avec un conduit placé à l’horizontal (c’est le cas le plus fréquent) mais il peut y avoir des appareils raccordés verticalement.

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Photo n° 4 – Chaudière à ventouse horizontales

Le tube terminal de la ventouse pouvant être de plusieurs longueurs (longueur standard 800 mm – autres longueurs possibles 1000 mm, 1500 mm ou 2 000 mm …. ) les dessins ci-dessous nous indique l’épaisseur maximale de la paroi en fonction de la longueur du terminal ventouse.

Il existe différents accessoires afin de changer la direction du conduit de ventouse par exemple des coudes à 90 ° ou à 45 °. La longueur du conduit de ventouse dépend de plusieurs paramètres :

– la marque de la chaudière et son modèle (c’est le fabricant qui impose la longueur maximale admissible en fonction du modèle de la chaudière)

– le diamètre du tube double concentrique ventouse (60 mm / 100 mm ou 80 mm / 125 mm)

– le nombre de changement de directions (nombre de coude à 90 ° et  45 °)

Exemple 1 –  le fabricant Saunier Duval donne pour sa ventouse horizontale :

Ventouse d’un diamètre : 60 / 100 – Marque : Saunier Duval – Modèle théma classique 25 kW donne une rallonge maximale de la ventouse droite de1,8 mètres à ceci il faut ajouter le terminal qui mesure environ 0,9 mètre et le coude à 90 ° directement situé en sortie de chaudière cela nous donne avec terminal ventouse une longueur maxi de 1,8 + 0,9 = 2,70 mètres en projection droite + le coude à 90 ° sitiué en sortie de chaudière maintenant si il y a par exemple 1 coude à 90 ° supplémentaire il faut retrancher 1 mètre et si il y a 1 coude à 45 ° il faut retrancher 1/2 mètre. Au bout du compte la fabricant nous dit :

Pour ma chaudière Théma classic 25 kW vous avez le droit de placer votre terminal plus une rallonge droite de 1,8 mètres + le coude à 90 ° directement situé en sortie de chaudière (voir photo n°1 plus haut) par contre si vous ajouter 1 coude à 90 ° sur la partie rallongée vous retirer de cette rallonge droite, 1 mètre et si vous ajoutez en plus, 1 coude à 45 °vous retrancher encore 0,5 mètre vous obtenez donc une ventouse composée du terminal (environ 0,9 mètre) + 1 coude à 90 ° directement en sortie de ventouse +  1 coude à 90 ° (- 1 mètre) situé sur la partie rallongée + 1 coude à 45 ° (-0,5 mètre) situé également sur la partie rallongée + donc une rallonge droite restante de (1,8 – 1 – 0,5 = 0,3 m) de 0,3 m soit 30 cm.

Retenons que deux coudes à 45 ° nécessite de retrancher (2 x 0,5 mètre) soit 1 mètre.

Retenons qu’à puissance égale une chaudière de la même marque mais d’un modèle différent aura une taille de rallonge différente. Par exemple toujours chez le fabricant Saunier Duval la Théma classique 25 kW aura une rallonge droite supplémentaire possible de 1,8 mètres (hors coudes et terminal) alors que la Théma 25 kW aura une rallonge possible de 2,3 mètres (hors coudes et terminal).

Retenons que si on augmente le diamètre du conduit et que l’on passe en 80 cm / 125 mm il est possible d’obtenir une rallonge beaucoup plus importante pour notre Théma classic 25 kW on passera à une rallonge de 7,3 mètres (hors coude sortie de chaudière et hors terminal) et pour une Théma 25 kW on passera à 8,2 mètres (hors coude sortie de chaudière et hors terminal).

Avec ces éléments vous pouvez connaître si votre longueur de ventouse est conforme ou pas.

En cas de non conformité il faut savoir qu’une augmentation même très modeste de la rallonge au delà de la valeur indiqué peut avoir des répercussions très dommageables sur le fonctionnement de la chaudière, avec des mises en sécurité régulière, des refroidissements fréquents du logement et même des sur consommations de gaz. La longueur de la rallonge indiquée par le fabricant est bien une longueur maximale (elle est même dans certains cas optimiste).

Retenons qu’il peut y avoir une partie du conduit en projection horizontale qui se poursuive en projection verticale on parle dans ce cas d’une sortie surélevée arrière ou d’une sortie arrière latérale droite ou gauche surélevée cependant une pièce d’adaptation telle que la sortie de buse verticale en DN 60 /100est nécessaire pour raccorder la longueur droite directement en sortie de chaudière, cette buse devra être raccordée à un siphon vendue par le fabricant de la chaudière, celui-ci est nécessaire lorsque la partie verticale surélevée est supérieure à 50 cm en DN* 60 / 100. Le diamètre du conduit peut être en 60 / 100 ou en  80 / 125 le calcul de la rallonge est le même qu’énoncé plus haut sauf pour l’emploi du DN 80 / 125 il est possible d’utiliser une rallonge nettement plus longues car les pertes de charge en 80 / 125 sont plus faibles que celle observée en 60 / 100.

* DN = Diamètre Nominal

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B – Conduit de ventouse verticale type C 32 pour chaudières basses température

L’évacuation des fumées peut se faire également par conduit de ventouse vertical (type C 3). Le terminal change d’aspect puisque c’est un terminal qui est en sortie de toiture que la toiture soit en pente ou plate seul les accessoires d’étanchéités ne sont pas les mêmes.

Photo n° 5 – Deux configurations normalisées d’une conduit de ventouse vertical avec rallonges pour chaudière basse température

Attention même lorsqu’on raccorde une chaudière basse température à un conduit de ventouse vertical un récupérateur de condensats en sortie de chaudière est obligatoire par contre le fabricant demande qu’il soit raccordé à un siphon lui même raccordé au tout à l’égout ceci peut présenter à mes yeux un inconvénient car lorsque le siphon ne contient plus sa garde d’eau intérieure et que l’extracteur de la chaudière tourne il aspire une partie du contenu du tout à l’égout. En temps normal il n’y a pas de problème par contre si vous évacuez de l’ammoniac parce que vous avez nettoyé vos carreaux avec ce type de produit (ce qui est totalement inutile et très dangereux) eh bien la chaudière va aspirer ses vapeurs d’ammoniaque qui vont corroder complètement la chambre de combustion. Pour cette raison je serais tenter de conseiller de ne pas raccorder le siphon du récupérateur de condensats au tout à l’égout mais bien de mettre le siphon.

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Photo n°6 – Voici la corrosion provoquée par l’aspiration de vapeurs d’ammoniac dans la chambre de combustion d’une chaudière ventouse à conduit vertical équipée d’un siphon raccordé sur le tout à l’égout (la chaudière n’a que 6 mois)

Exemple 2 –  Longueur de la rallonge verticale autorisée par le fabricant Saunier Duval en DN 60 /100 et en DN 80/125

Sortie vertical directe sans changement de direction la partie rallongée peut avoir pour la chaudière Théma plus F 30 Eune longueur de 2,2 mètres maximum alors qu’en DN 80/125 cette longueur passera à 7 mètres maximum.  1 coude à 90 ° valant 1 mètre et un coude à 45 ° valant 0,5 mètre il est facile de retrancher à la longueur de rallonge maxi autorisée les mètres en fonction du nombre de coudes (voir l’exemple détaillé plus haut).

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III – Nomenclature des appareils ventouses

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Exemple 3 – Savoir reconnaître le type de chaudière ventouse lorsque l’on ne possède que le marquage

Une chaudière possédant un extracteur situé au dessus de la chambre de combustion et dont le conduit est horizontal tel représenté sur la photo ci dessous est de type C 12. L’extracteur se trouve situé à gauche sur cette photo il est en aval de la chambre de combustion, la ventouse est bien horizontale si l’on reprend la nomenclature ci-dessus on a :

Appareil ventouse donc : C (Appareils cheminées = appareil de type B et non raccordés = appareils de type A)

Position de la ventouse ici horizontale : 1

Extracteur (moteur situé sur la gauche) positionné en aval de la chambre de combustion c’est à dire après : 2

Cela nous donne bien un appareil de type C 12 (les plus fréquents semble t’il)

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Photo 7 – Appareil ventouse de type C 12

La pièce circulaire située sur la droite de la photo est raccordé à deux tubes silicones est le pressostat (voir plus haut – A – photo n°1)

A titre indicatif le raccordement de type C4 correspond aux appareils destinés à être raccordés sur un conduit collectifpour chaudières étanches ce type de raccordement 3 CE existant en Allemagne et aux Pays bas depuis plusieurs années, les premiers systèmes 3 CE sont apparus en France en 1992.

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Photo n° 8 – Schéma d’un système dit 3 CE – Type ventouse C4

Il existe encore un type de ventouse dit C5 où les conduits sont dissociés dont la technologie innovante est apparue en France vers 1996.  A mes yeux c’est un système encombrant nécessitant de réaliser un trou pour la sortie du tube d’amenée d’air et un trou pour le conduit de fumée.

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Photo n° 9 – Appareil ventouse de type C5

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IV – La réglementation gaz applicable aux conduits ventouses pour les chaudières basses températures

Encore une fois il est impossible dans le cadre de cet article d’énumérer l’ensemble des éléments de la réglementation cependant il est possible d’énumérer certains points importants :

Ce que dit la loi :

Arrêté du 2 août 77 modifié – Article 18 – Paragraphe IV – les orifices d’évacuation rejetant les gaz brûlés doivent être situés à 0,40 mètre au moins de toutes baies ouvrante et à 0,60 mètre de tout orifice d’entrée d’air.

Arrêté du 2 août 77 modifié – Article 18 – Paragraphe IV – Les orifices d’évacuation situés à moins de 1,80 mètre au dessus du sol doivent être protégés efficacement contre toute intervention extérieure susceptible de nuire à leur bon fonctionnement. ceux débouchant sur une circulation extérieure (voie publique ou privée) à moins de 1,80 mètre au dessus du sol doivent comporter un déflecteur inamovible donnant aux gaz évacués une direction sensiblement parallèle au mur. Ceci n’est pas applicable au conduit ventouse pour chaudières à condensation.

DTU 61.1 – Cahier des charges – Article 9,31 – le système de raccordement livré avec l’appareil doit être utilisé à l’exclusion de tout autre dispositif. Ceci est confirmé par la Norme Pr EN 183.

Norme Pr EN 183 – rend obligatoire la vente des conduits avec les chaudières. Seuls les appareils C6 peuvent être commercialisés sans leurs conduits spécifiques et agrées simultanément.

DTU 61.1 – Cahier des charges – Article 9,32 – Le terminal horizontal doit déboucher dans un carré de 50 cm de côté. Le terminal peut être installé sur un mur ou sur le versant d’un toit.

Arrêté du 2 août 77 modifié – Article 2 – Le terminal vertical doit déboucher dans un carré de 50 cm de côté.

DTU 61.1 – Cahier des clauses techniques partie 4 – Article 6.1.1 – L’installation de l’ensemble conduit + chaudière doit être réalisé suivant la notice technique, fournie obligatoirement avec chaque appareil par le constructeur.

DTU 61.1 – Cahier des clauses techniques – Article 6.1.5.1 –  Les conduits d’amenée d’air et d’évacuation des produits de combustion desservant des appareils de type C11, C12, C13, C31, C32, C33, C42 et C43 peuvent traverser des locaux autres que celui où est installé l’appareil et ceci si le parcours du conduit se fait à l’intérieur du logement où est installé l’appareil.

DTU 61.1 – Cahier des clauses techniques – Article 6.2.2.1.1 – La distance entre le centre de l’orifice du terminal et l’angle d’un mur ne peut être inférieure à 0,15 m

DTU 61.1 – Cahier des clauses techniques – Article 6.2.2.1.2 – Débouché sous une surface horizontale ou sous un débord de toiture – Le débouché du terminal horizontal doit s’effectuer au nez extérieur de ce surplomb dans l’un des cas suivants : a distance d’un terminal horizontal par rapport à la surface horizontale située au-dessus est inférieure à 0.3 m, la largeur de la surface horizontale surplombant le débouché est supérieure à 2 m, présence d’une retombée en sous-face de la surface horizontale de plus de 0.2 m, La longueur totale des conduits d’amenée et d’évacuation des produits de combustion doit être inférieure ou égale à la longueur de raccordement maximale admissible par l’appareil. Le débouché peut ne pas s’effectuer au nez extérieur, voir par exemple figure 10 et dans le cas des surplombs supérieurs à 2 m, si la distance verticale entre le débouché du terminal et le surplomb est supérieure à la largeur du surplomb.

DTU 61.1 – Cahier des clauses techniques – Article 6.2.2.1.3 – Le débouché en toiture d’un terminal horizontal par rapport à une toiture ou une surface horizontale située en dessous est au moins égal à 30 cm. Cette distance est mesurée en projection verticale, entre le centre du terminal et le point le plus près de la toiture.

DTU 61.1 – Cahier des clauses techniques – Articles 2.2.2 et suivants traite du débouché en courette ou des bâtiments en U…

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V – Divers – Compléments d’informations

Il existe d’autres appareils gaz que les chaudières qui sont raccordés par des conduits ventouses par exemple les radiateurs gaz mais aussi les accumulateurs d’eau chaude sanitaire ou des chauffe bain. Il existe également des micro-ventouse (voir accumulateur d’eau chaude sanitaire) qui ne possèdent pas d’extracteur on parle à ce moment des types C 11, C 31 ou C 52.

Rappelons que le type C2 n’est plus mis en oeuvre.

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Veilleuse à thermocouple ou sonde d’ionisation

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I – Savoir si la chaudière est à thermocouple ou à  sonde d’ionisation sans aucun démontage

1° – Ouvrir la partie avant de la chaudière

2° – Regarder en bas de la chaudière et comparer avec les photos ci-dessous.

Photos n°1 ,  n°2,  n°3 – Chaudières dite à thermocouple

Sur la partie centrale en bas de la photo on observe deux tubes cuivre dont l’un est plus gros que l’autre tous deux s’insérant dans la chaudière au niveau de la rampe de brûleurs. Le tube cuivre le plus fin est une partie du thermocouple, le tube plus gros est une partie du tube alimentant la veilleuse en gaz. On parle ici d’une chaudière à thermocouple. Le bloc gaz est positionné horizontalement pratiquement au centre de la photo.

Sur cette photo on observe à droite le bloc gaz positionné verticalement et prolongé par le bas d’un tube de couleur noir qui va jusqu’à la rampe gaz. Nous sommes en présence d’une chaudière à thermocouple.

Le bloc gaz encore bien visible est positionné à droite en partie basse on observe un tube de cuivre fin c’est une partie du thermocouple

Photo n°4, n°5, n°6, n°7 – Chaudières dite à sonde d’ionisation

Sur la partie droite de la photo on observe un boitier avec un couvercle rouge ceci nous indique de manière certaine que la chaudière ne possède pas de thermocouple elle est composée d’une sonde d’ionisation, d’une veilleuse non permanente et d’une électrode d’allumage. On parle ici d’une chaudière électronique. Remarquer sur cette photo que le bloc gaz n’est pratiquement pas visible.

Dans le cas d’une chaudière dite à sonde d’ionisation le bloc gaz n’est pratiquement jamais visible sauf pour certains modèles de chaudières. Attention le boitier peut être tout noir et non bicolore comme le montre la photo ci-dessous, il s’agit d’une chaudière à sonde d’ionisation avec boitier noir. Le câble rouge est relié aux électrodes d’allumage et le câble gris plus fin est relié à la sonde d’ionisation.

Sur cette photo on observe le même boitier mais bicolore. Il s’agit toujours d’une chaudière à sonde d’ionisation.

Il peut encore exister d’autres types de boitier électronique équipant les chaudières à sonde d’ionisation. Dans le cas de cette photo le bloc gaz est visible et le boitier électronique est situé juste au dessus de celui-ci cela indique bien que nous sommes en face d’une chaudière à sonde d’ionisation.

Conclusion :

Pour reconnaître une chaudière dite à thermocouple, d’une chaudière à sonde d’ionisation il suffit :

1°- d’ouvrir la chaudière

2°- Observer dans le bas si la chaudière possède un boitier électronique tel qu’il est montré sur plusieurs des photos ci dessus si tel est le cas vous êtes en face d’une chaudière dite à sonde d’ionisation, remarqué également qu’avec une sonde d’ionisation la chaudière ne possède pas de veilleuse permanente.

3°- si au contraire vous observez un gros bloc gaz avec un bouton sur lequel vous appuyez dessus en le maintenant un certains temps pour allumer votre chaudière et si en plus vous avez une petite veilleuse permanente alors vous êtes devant une chaudière dite à thermocouple.

Depuis maintenant plus de dix ans les chaudières à thermocouples ne sont plus vendues en France seul des chaudière à sonde d’ionisation appelées également chaudière à allumage électronique sont en vente.

(Réf : consulter l’article : la veilleuse et le thermocouple – dans la Catégorie : Décrire ma chaudière)


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Comment sont évacuées les fumées

 

Pour simplifier les choses il existe deux moyens d’évacuer les fumées (appelés également produits de combustion) soit de manière naturel on parle de conduit à tirage naturel soit de manière mécanique on parle à ce moment là de conduit ventouse.

I – L’évacuation des fumées par conduit ventouse pour chaudière sol et murale

Qu’elle soit située au sol ou bien fixée au mur l’évacuation des produits de combustion d’une chaudière dite à ventouse se fait de manière similaire c’est à dire au moyen d’un extracteur mécanique. Le conduit est un double concentrique car une partie de ce conduit amène l’air frais de l’extérieur vers l’intérieur de la chambre de combustion alors que l’autre conduit extrait les fumées produites dans la chambre de combustion et les évacuent sur l’extérieur.

Photo A – Chaudière sol avec conduit ventouse horizontal

Sur cette photo la partie du conduit grillagée et située à l’extérieur s’appelle le terminal ventouse.

Ce que dit la loi :

Selon l’arrêté du 2 août 77 modifié – Article 18 – paragraphe IV : « les orifices d’évacuation et de prise d’air des appareils à circuit étanche (il faut entendre ici appareil ventouses) débouchant à moins de 1,80 mètres au-dessus du sol doivent être protégé efficacement contre toute intervention extérieur » .Voilà la raison de la présence de la protection grillagée.

Cependant le texte ajoute dans son second paragraphe que les mêmes orifices débouchant à moins de 1,80 mètres au-dessus du sol sur une voie publique ou privée doivent comporter un déflecteur inamovible donnant aux gaz évacués une direction sensiblement parallèle au mur. Dans le cas de notre photo le déflecteur est peut être intégré au conduit par le fabricant.

Photo B – Chaudière murale à conduit de ventouse horizontal

Sur cette photo le conduit situé juste au dessus de cette chaudière correspond au conduit de ventouse, le terminal ventouse n’est pas visible car situé à l’extérieur du logement.

Côté tarification :

Le prix d’une chaudière ventouse est supérieur à l’achat par rapport au prix d’une chaudière cheminée cette différence peut atteindre par exemple pour la marque Saunier Duval catalogue tarif 2009 – Chaudière Théma cheminée 25 kW prix HT : 1 322,17 € alors que la Chaudière Théma ventouse 25 kW est au prix HT de : 1 692,59 € soit un écart de 370,42 € HT. Maintenant la chaudière dite ventouse est nettement plus sécurisée en effet les fumées de combustion restent enfermées dans un caisson étanche alors que dans le cas d’une chaudière cheminée la chambre de combustion est en contact directe avec l’atmosphère du local.

Photo C – Intérieur d’une chaudière murale ventouse (on observe au premier plan l’extracteur mécanique)

II – L’évacuation des fumées par conduit cheminée pour chaudière sol et murale

Le conduit de cheminée est plus complexe dans sa mise en place que le conduit ventouse. En effet le conduit de cheminée est constitué de deux parties, l’une d’allure horizontal et (ou) vertical que l’on nomme conduit de raccordement et l’autre d’allure uniquement vertical que l’on nomme conduit de fumées ou conduit d’évacuation cette règle est valable aussi bien pour les chaudières située au sol que pour les chaudières fixées au mur.

Photo D – Chaudière sol constituée de son conduit de cheminée conforme

Sur cette photo en partie basse, la naissance du conduit métallique argenté (ici en aluminium) qui se prolonge d’un coude à 90  ° puis d’un Té composé d’une partie basse en forme d’entonnoir appelé purge et d’une partie haute dans laquelle vient s’emboîter un tube flexible qui se perd dans le plafpnd en brique de cette cave.

Le conduit de raccordement est composé du tube vertical métallique sortant de la chaudière et du coude à 90 °.

Le conduit de fumées ou conduit d’évacuation est composé du Té de purge et du tube flexible.

Ce que dit la loi :

Selon la Norme DTU 61.1 Gaz  – Cahier des charges – Article 9 – Alinéa 9,44 : « d’allure verticale et immédiatement située à la sortie du coupe tirage (sur la photo il s’agit de la partie basse juste à la sortie de la chaudière) elle peut être également d’allure horizontale mais doit posséder une pente de 3 % si sa longueur horizontale est supérieure à 1 mètre » (on considèrera que sur cette photo que le conduit de raccordement n’est pas composé d’une partie horizontale.

Ce que dit la loi :

Selon la Norme DTU 61.1 Gaz – Aménagements généraux – Chapitre VII – Article 8,2 – Alinéa 8,244  « le conduit d’évacuation doit se terminer par une partie d’allure verticale » de plus « sa base doit comporter une boîte à suie ou un té à débouchure » Alinéa 8,231.

Photo E – Tracé du conduit de cheminée non conforme

Sur cette photo on observe deux anomalies à la réglementation gaz à savoir la position du Té de purge horizontale et l’absence d’une trappe de ramonage appelée également trappe à débouchure ou boite à suie. Nous montrerons plus bas ce qu’est une trappe de ramonage.

Il existe d’autres cas de conduit non conforme toujours pour la même raison :

Photo n° 1

Photo n° 2

Ou bien pour d’autres raisons, absence de Té de purge ou absence de boite à suie

Photo n° 3

Photo n° 4

Cette photo nous montre une pratique dangereuse de la part de l’usagé en effet nous observons qu’une partie de la façade avant constituée d’orifices de ventilation a été bouchée par une feuille cartonnée. Ces orifices s’appellent des ouïes et servent comme leur nom l’indique à apporter l’oxygène au niveau de la chambre de combustion,  sans cette apport la combustion est dite en défaut d’air, il y a inévitablement production du Monoxyde de carbone qui est un gaz Mortel. Il est à noter en plus, qu’une combustion en défaut d’air produit non seulement du Monoxyde de carbone mais également de l’hydrogène voir même du carbone libre dont le pouvoir calorifique n’est pas utilisé ce qui conduit à une perte du rendement de la combustion et donc à une augmentation de la consommation de gaz pour cette raison « Ne recouvrer jamais les orifices de ventilation de votre chaudière ».

Photo n° 5

La trappe à ramonage ou à débouchure ou boite à suie telle qu’en par le DTU 61.1 Gaz en parle dans son Article 8,2 – Alinéa 8,231 est représentée sur le dessin ci-dessous.

Une trappe à débouchure en pied de conduit, un conduit de raccordement ayant une allure verticale au niveau du coude à 90° en sortie de chaudière puis une allure horizontale avec une pente que l’on distingue de manière aisée sur cette photo (photo n° 5) – Tracé conforme

Photo n° 6

Cette photo nous montre un tracé conforme à la réglementation gaz avec un conduit aluminium possédant une pente ascendante par rapport au conduit d’évacuation (dans ce cas le conduit maçonné) ainsi que la présence d’une boite à suie ou trappe à ramonage en pied de conduit.

Enfin lorsque le le conduit de raccordement est composé d’un Té de purge il n’est pas nécessaire de placer en plus une boite à suie ou trappe à débouchure. Ainsi le raccordement ci-dessous est conforme malgré l’absence de cette trappe le Té faisant office de trappe à ramonage.

Il existe de nombreuse autres contraintes réglementaires liées à la sécurité des usagés qu’il est nécessaire de respecter lors de la mise en place d’une chaudière dite à évacuation cheminée notamment :

  1. DTU 61.1 – Chapitre VII – Article 8,1 – Le conduit d’évacuation doit être étanche aux produits de combustion (c’est à dire aux fumées)

  2. DTU 61.1 – Chapitre VII – Alinéa 8,223 – Paragraphe 1 – Le conduit d’évacuation ne doit ni être encastré, ni incorporé, ni engravé dans les maçonnerie- DTU 61.1 – Chapitre VII – Alinéa 8,223 – Paragraphe 2 – L’emboîtement des éléments du conduit doit être monté parties femelles tournées vers le haut.

  3. DTU 61.1 – Chapitre VII – Article 8,24 – Alinéa 8,241 – Le débouché du conduit doit se situer à une hauteur telle que les obstacles existant à proximité ne gênent pas le fonctionnement du conduit. On considère comme obstacle toute partie de construction qui, du fait de ses dimensions ou de sa proximité, risque de provoquer une surpression à l’endroit du débouché (ceci est valable pour les construction antérieur à l’arrêté du 22 octobre 1969). (Cet article est intéressant dans la mesure où il donne une possibilité au professionnel de ne pas faire monter le conduit de fumées à 40 cm au dessus du faîtage comme souvent il l’est demandé pour les bâtiments construits avant la date de l’arrêté c’est à dire avant 1969, cette indication des 40 cm au dessus du faîtage est inscrite dans l’arrêté du 22 octobre 1969 en particulier dans son article 18).

Ceci n’est qu’un aperçu succinct de certains articles composant le texte réglementaire sur la mise en place des appareils gaz.

Enfin il est à noter que depuis le 1 janvier 2006 il est interdit d’installer un appareil de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire de type A et B (il faut entendre type A= appareil non raccordé et type B = appareil à circuit non étanche raccordé c’est à dire les appareils raccordés sur un conduit de cheminée) dans une salle de bains, de douche ou dans un local contenant une baignoire et une douche. Le remplacement d’un appareil déjà installé dans un tel local est autorisé s’il est réalisé dans l’axe* et dans l’emprise* du même appareil.

* Le même axe ou la même emprise sont schématisées ci-dessous :

Il faut entendre par emprise ou même axe le fait que la nouvelle chaudière ait un espace de recouvrement de l’ancienne.

(Réf. : pour plus d’informations consulter l’article : Réglementation sur la ventouse – Catégorie : Réglementation gaz)

Les matériaux employés pour la réalisation des conduits d’évacuations des produits de combustion

Le choix des matériaux dépend principalement de deux paramètres :

– la position du conduit par rapport au bâtiment (conduit intérieur ou extérieur)

– le combustible utilisé

Le conduit ainsi que la nature et la qualité des joints doit satisfaire aux propriétés suivantes :

– Etanche aux gaz

– Résistant aux chocs thermiques

– Résistant aux agents corrosifs lié au type de combustible employés

Les matériaux employés peuvent être :

La terre cuite comme la brique obtenue par mélange d’argile et d’eau malaxé, séché puis cuit à température variant de 800 à 1000 °C selon la qualité désirée. Le point important pour ce type de produit est l’homogénéité de la matière. On distingue plusieurs types de produits, comme les briques de terre cuite conformes à la Norme NF P 51-301, les briques réfractaires conformes à la Norme NF P 51-302 on distingue par exemple les briques de laitier(résistance à des températures pouvant atteindre 1250 °C), les briques silico-calcaires (obtenue avec du sable et de la chaux), les briques siliceuses (ayant une bonne résistance aux acides mais pas aux variations brusques des températures), les briques de magnésie (sensibles aux acides mais avec un point de ramollissement à 1450 °C). Il existe également les boisseaux en terre cuite conforme à la Norme NF P 51-311, les produits visés par cette norme sont destinés à la construction de conduits de fumées individuels.

Le béton dit « normal » composé de ciment, de sable de rivière et de gravillons. Les conduits en béton doivent être conformes à la Norme expérimentale XP P 51-321 d’avril 1995.  Il existe également des bétons réfractaires ou des bétons d’agrégats légers (béton de laitier, de cendres, de pouzzolane, de ponce, de perlite. En fonction du combustible employé leurs constituants diffèrent, usage polycombustible (gaz, fioul, bois, charbon) , béton de granulats légers de densité 1300 à 1700 kg / m³,  usage gaz, béton de granulats légers ou courants, usage condensation gaz : attention sous avis technique.

L’amiante ciment : Attention depuis le 1 janvier 1997 il est interdit de commercialiser et d’importer tout produit en amiante-ciment.

Le métal peut être utilisé comme l’acier rappelons que le DTU gaz 61.1 interdit l’utilisation d’acier ordinaire même galvanisé pour les conduits « spéciaux gaz ». L’acier inoxydable composé de deux grandes familles, les aciers inoxydables ferritiques (contenant du chrome et éventuellement certains éléments alphagènes) et austénitiques (contenant outre du chrome, du nickel et éventuellement d’autres éléments gammagènes). Il existe quatre classes d’acier inoxydable qui sont repris dans le tableau ci-dessous (allant de 0 à 3).

Les conduits spéciaux gaz (par exemple pour les chaudières basse température gaz) doivent être au minimum de classe 0

Les conduits condensation gaz doivent être pour les tubages rigides au minimum de classe 0 mais pour les tubages souples au minimum de classe 2

Les conduits fioul haut rendement doivent être au minimum de classe 2 pour les tubages rigides mais de classe 3 pour les tubages souples

Les conduits polycombustible gaz-fioul-bis-charbon doivent être au minimum de classe 2

Tableau n° 1 – Classe AISI des différents acier inoxydables utilisés pour la fumisterie

A la lecture de ce tableau on voit bien par exemple que l’inox AISI 434, 430 mais également l’inox 304 et (340 L) ainsi que le 316 ou le (316 L) peuvent être employés pour l’usage du gaz (basse température ou condensation). Plus on monte dans l’indice AISI est plus l’inox présente une résistance élevée à la corrosion plus cher sera la nuance également.

« I » dans le tableau n°1 étant la hauteur du pic de corrosion.

– L’utilisation de tubage en aluminium est également possible les familles de nuance à utiliser sont de la Famille 1000 (Aluminium non allié présentant une excellente résistance aux agents atmosphériques, une conductivité thermique élevée et une excellente aptitude à la déformation, c’est caractéristiques mécaniques sont relativement modestes). La Famille 3000 (Alliage d’aluminium et de Manganèse aptitude à la mise ne forme, résistant aux agents atmosphériques, bonne soudabilité). La Famille 6000 (Alliage de magnésium de silicium présentant des caractéristiques mécaniques moyennes, un comportement satisfaisant aux agents atmosphériques et une bonne aptitude au soudage).

Pour les appareils gaz les nuances suivantes sont essentiellement utilisées :

Tableau n° 2 – Aluminium utilisés dans la fumisterie (tubage des conduits souple ou rigide)

Ce que dit la loi

La mise en oeuvre des conduits simples paroi en aluminium à l’intérieur des logements est autorisé par l’arrêté du 2 août 77 modifié – Article 18 – B : Conduits « spéciaux gaz » l’utilisation de l’aluminium dans sa nuance A5 (de pureté au moins égale à 99,5 % ou  de nuance AM1 (voir tableau ci-dessous ancienne Norme NF A 02-004 toujours en application sous la nouvelle appellation NF A 02-104) peut être utilisé dans la réalisation d’un conduit « spécial gaz ». Attention l’utilisation d’aluminium en tube souple est interdit pour les chaudières gaz à condensation, pour ces chaudières l’emploi des tubages souples en acier inoxydables est possible.

Photo n° 6 – Tubage d’un conduit maçonné au moyen d’un tube souple (flexible) en aluminium.

Schéma de coupe d’un tubage par conduit souple ou flexible

Schématisation d’une gaine pour conduit selon le DTU Gaz 61.1 – Aménagements généraux – Chapitre VIII – Article : 8,2 – Alinéa : 8,224

Les polymères (polyfluorure de vinylidène ou polypropylène), le verre ou la céramique peuvent également être utilisés pour tuber les conduits mais leur usage est assez rare.

Tableaux récapitulatifs des matériaux à utiliser en fonction de la situation du conduit

Ces tableaux résument tous les cas de figures qui existe en fonction du combustible, sachant que lorsque le matériaux employé est polycombustible cela donne la possibilité d’utiliser les combustibles usuels comme le gaz, le fioul, le bois ou la charbon avec ce même matériaux. Lorsque l’on a une chaudière au gaz et que l’on souhaite faire une modification ou une amélioration de son conduit de fumées préférez pour des questions de simplicité d’utiliser avant toute chose le tableau spécifiquement gaz c’est à dire le tableau (c).

Tableau (a) – Conduits traditionnels polycombustibles (on entend par polycombustible l’ensemble des combustibles usuels : gaz, fioul, bois et charbon)

Tableau (b) – Conduits non traditionnels polycombustibles

Tableau (c) – Conduits spéciaux gaz

Rappel lorsque l’on utilise comme combustible le gaz l’emploi d’acier NON inoxydable est interdit par le D.T.U gaz 61.1 ou Norme P 45-204 – Aménagements Généraux – Chapitre VIII – Article 8,22 – Alinéa 8,221. Attention l’utilisation d’aluminium en tube souple est interdit pour les chaudières gaz à condensation, pour ces chaudières l’emploi des tubages souples en acier inoxydables est possible.

Cas de figure concrets :

– Vous possédez une chaudière utilisant comme combustible du gaz – Votre chaudière est dite basse température – Le conduit de fumée est maçonné en brique ou en boisseaux et vous décidez soit par prudence soit par nécessité (cas de mauvaise étanchéité) de tuber ce conduit maçonné – Votre conduit maçonné passe à l’intérieur de la maison – Vous pouvez soit utiliser de l’aluminium A5 (voir tableau plus haut n°2), soit de l’inox 304 ou 316 voir même 316 (L) si vous voulez conserver le plus longtemps possible votre tubage. Préférez des conduits souples ou flexible plus facile à introduire et faire passer dans le conduit maçonné que des conduit rigides – N’oubliez pas de placer en sortie de conduit un chapeau pare pluie (se n’est pas une obligation légale mais je vous le conseil fortement).

– Vous possédez une chaudière utilisant comme combustible du gaz – Votre chaudière est dite condensation – Le conduit de fumée est maçonné en brique ou en boisseaux – N’utilisez pas d’acier ni d’aluminium flexible, éviter l’aluminium rigide de nuance A5, utiliser soit de l’inox au minimum 304 mais préférez du 316 (L) très résistant à la corrosion (vous pouvez utiliser le tableau ci-dessus (c)), vous pouvez également utiliser des conduits polymères (avec avis technique favorable qu’il faudra réclamé et joindre à votre dossier chaudière en cas de problèmes ultérieurs). N’utilisez ni des conduits en grès, encore moins en fonte. Préférez toujours pour des questions de facilité d’introduction dans le conduit maçonné un conduit flexible.

Attention Fondamentaux

Attention l’emploi de tube souple ou rigide simple en aluminium ou en inox quelque soit l’AISI (304, 316, 316 L …..) ne sera jamais considéré par la réglementation comme un conduit de fumées, il faut entendre par là que les conduits flexibles ou rigide à simple paroi quelque soit leur nature ne sont utilisés que pour améliorer un conduit maçonné existant (conduit en « dure ») ceci est repris par les articles 31 et 53 du Règlement Sanitaire Départemental. Cette notion très importante sur le plan de la sécurité est également reprise par l’arrêté du 2 août 77 modifié – Article 18 B – Alinéa 2° – je cite : « Lorsqu’il s’agit de conduits en matériaux minces, être ni encastrés ni incorporés dans la maçonnerie, mais au contraire être sans contact direct avec elle, dans tous les cas être isolés des locaux qu’ils traversent par une gaine en matériaux incombustible MO ».

Attention Fondamentaux

Il faut entendre pas cet alinéa 2° que les conduits métalliques (aluminium ou inox) flexibles ou rigides simple paroi ne peuvent pas traverser des pièces sans être placés dans un coffrage en matériaux incombustible MO sans oublier que ce conduit en aluminium ou inox flexible ou rigide ne devra pas toucher ce coffrage (gaine). Selon l’arrêté du 2 août 77 modifié il faut entendre par « gaine » je site : « Volume généralement accessible et renfermant un ou plusieurs conduits ». Si il y a utilisation d’un conduit souple celui ci ne doit à aucun moment de rupture il doit se faire en un seul tenant de bout en bout à savoir départ chaudière jusqu’en débouché de toiture.

Attention Fondamentaux

Il vous est possible d’utiliser par contre des conduits rigides en inox à double parois isolées ceci évite l’emploi d’une gaine ou d’un coffrage pour traverser des pièces ou des combles et venir sortir en débouché. Attention il faudra veiller à ce que la conduit soit étanche sur tout son parcours c’est à dire en départ de la chaudière jusqu’à la sortie en débouché de toiture.

Exemple de chapeaux pare pluie à placer en débouché extérieur de votre conduit souple (flexible) ou rigide.

Le chapeau Astato est particulièrement recommandé car il est étudié pour que l’évacuation des fumées soit aisée de plus il possède un grillage de protection empêchant les volatiles de s’introduire dans le conduit intérieur.

Exemple de conduits polymères ou en céramique

 

Complément technique à la fiche apporté le : 26/03/2012

 

La pente des conduits de fumée doit être ascendante pour les chaudières dite « condensation » et pour les chaudières  « basse température » cheminée. Par contre cette pente doit être descendante pour les chaudière « basse température » à ventouse. Cette distinction s’entend toujours à partant de la sortie de chaudière (voir photo n° 8).

Photo n° 7 – Représentation d’une pente ascendante – Dans le cas présenté ci dessous nous avons une chaudière cheminée au sol.

 

 

Photo n° 8 – Représentation d’une pente descendante – Dans le cas présenté ci-dessous nous avons une chaudière ventouse  » basse température « 

 

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Faut il désembouer avec une pompe ou un circulateur

 

Différences entre un désembouage au moyen d’une pompe ou d’un circulateur de chaudière

Il est important de bien comprendre la différence entre un circulateur de chaudière utilisé pour désembouer l’installation de chauffage et une pompe de désembouage qui aura également pour tâche de désembouer la même installation car on vous proposera sous la même appellation soit une technique utilisant le circulateur interne de la chaudière pour faire circuler le produit de nettoyage, soit une pompe externe qui fera circuler le produit de nettoyage avec un débit trois fois supérieur au circulateur de la chaudière.

Côté tarif :

Un traitement utilisant seulement le circulateur de la chaudière pour tenter de retirer les boues de l’installation coûte en moyenne entre 250 et 350 € mais cette technique devrait être à terme abandonnée car elle provoque dans tous les cas une aggravation du problème initial.

Un traitement de désembouage utilisant une pompe, du personnel et du matériel spécifique coûte en moyenne entre 750 et  1000 €.

Observons de plus près les différences très importantes des deux procédés.

1°- Un débit différent

– La pompe de désembouage a un débit de 18 000 Litres / heure

– Le circulateur a un débit maxi de 6 000 Litres / heure (maximum)

Afin de bien comprendre cette différence il suffit d’observer les deux appareils.

Photo 1 – Présentation d’un circulateur et d’une pompe de désembouage


2°- Une conception différente

La pompe de désembouage possède un réservoir de 40 litre dans lequel décante la boue qui est ensuite évacuée au tout à l’égout pendant l’opération de désembouage.

Le circulateur étant raccordé sur le réseau de chauffage il ne peut pas diriger le flux vers l’égout. Les boues sont mises en circulation dans le réseau mais ne sont pas extraites immédiatement.

Photo 2 – Réservoir de désembouage avec moteur de pompe en inox à l’intérieur


3°- Le double flux contre le simple flux

La pompe de désembouage possède une commande manuelle qui dirige le sens du flux, une fois le flux passera par le haut des radiateurs et ressortira par le bas puis par simple manipulation de la vanne le flux changera de sens un passera par le bas du radiateur et ressortira par le haut ceci aura un effet mécanique très important dans le soulèvement des boues. Cette commande d’inversion est une vanne de couleur rouge.

Le circulateur de la chaudière ne peut aller que dans un seul sens (même si vous inversez la polarité électrique de celui-ci)

Photo 3 – La vanne rouge correspond à la vanne d’inversion du flux

4°- Traitement sous contrôle permanent contre traitement libre sans contrôle

Le traitement de désembouage par pompage se fait sous la présence permanente d’un professionnel du chauffage, celui-ci doit en effet manoeuvrer réulièrement la vanne d’invesion du flux, mais aussi ouvrir ou fermer en permanence les différents radiateurs, il doit agir sur la surface des radiateurs au moyen d’un maillet souple afin de décoler mécaniquement les boues, enfin il doit régulièrement vidanger et remplacer l’eau de circulation qui se charge rapidement de boue.

Le procédé utilisant le circulateur de la chaudière pour faire circuler le produit désembouant se fait pendant 15 à 20 jours sans que jamais le professionnel vienne contrôler l’état du réseau. Même si le produit désembouant se répand dans le réseau au moyen d’un petit circulateur étant se que l’on appel un dispersant le produit décroche une grande quantité de boue ayant pour effet d’augmenter la densité de l’eau conduisant à des contraintes supplémentaires sur le circulateur en particulier en créant des surchauffent du moteur pouvant provoquer sa rupture.

5°- Injection d’un inhibiteur de corrosion sur un réseau désemboué contre l’injection du même inhibiteur dans un réseau encore plein de boue

Il s’avère risqué d’injecter un inhibiteur de corrosion qui rappelons le est une substance chimique active sur un réseau chauffage qui n’a pas été correctement désemboué ou qui n’a pas été correctement rincé.

Le traitement de désembouage par pompage permets de contrôler facilement et régulièrement l’état du rinçage de l’ensemble du réseau tout simplement en opérant des prélèvements en cours de traitement et en mesurant le pH de l’eau ainsi que sa conductivité, si celle ci se rapproche de celle de l’eau courante le rinçage est terminé.

Photo 4 – Trousses et matériels de mesures adapté au terrain

Le procédé utilisant le circulateur de la chaudière quand à lui n’intègre nullement le protocol d’analyse du rinçage, nombreux sont ceux qui laisse dans l’installation non seulement pratiquement la même quantité de boue qu’à l’origine mais en plus n’arrivant pas à rincer efficacement l’eau du réseau, celui ci se retrouve avec du produit désembouant en circulation permanente en plus de l’inhibiteur qui devrait être la seule substance en solution.

Pour conclure

– ° –

Chacun pourra comprendre que le procédé qui annonce qu’un désembouage se faisant uniquement par injection d’un produit désembouant dans le réseau chauffage pendant 15 à 20 jours et utilisant comme seul source mécanique de diffusion le circulteur de la chaudière ne peut en aucun cas apporter la moindre satisfaction en terme d’éfficacité de plus ce procédé est dangereux car il va déséquilibrer complètement la composition de l’eau du réseau de chauffage. Un circulateur chauffage n’est en aucun cas prévu pour procéder à des désembouages il s’agirait même d’une contre indication imposé par tous les fabricants de ce genre d’appareil. En effet, le circulateur va permettre la mise en circulation d’un fluide ayant une viscosité cinématique de 1 cSt le liquide devra être clair, propre et non agressif, sans particules solides ou fibreuse.

Un désembouage est dans tous les cas une procédure technique lourde qui doit être effectué par un spécialiste ayant un savoir étendu dans le domaine de la chimie de l’eau des réseaux de chauffage et qui sera à tout moment réagir et analyser efficacement l’ensemble des complications pouvant intervenir lors du protocol de désembouage. La pompe qui est utilisé est puissante, elle pourra pomper des liquides même très chargés sans présenté la moindre anomalie.

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Protocole de désembouage

 

Note d’information : Le protocole présenté dans cette fiche s’applique uniquement pour les réseaux de chauffage exploités par le particulier et non pour les réseaux collectifs ou tertiaires. Ce protocole est le fruit de plus de dix ans de recherche et d’expérience pratique et personnelle.


Tout d’abord le désembouage est une technique spécialisée qui consiste à extraire de manière mécanisée les « boues » constituées en majeur partie d’oxydes de fer présent à l’intérieur du réseau de chauffage pour cela il est nécessaire de faire passer en solution ses boues et de les évacuer via le tout à l’égout. Un lessivage mécanique du réseau est réalisé au moyen d’une pompe inox robuste qui va assurée un débit élevé au fluide tout en travaillant à faible pression (moins de 3 bars). Je déconseille vivement l’utilisation de pompe mettant sous haute pression le réseau de chauffage car celui ci peut subir des dégâts plus graves que l’embouage d’origine.   Plusieurs situations peuvent se présenter à nous :

a)  Première situation

– Le réseau chauffage est existant et constitué d’une chaudière  murale ancienne devant être remplacée à ce moment il est utile avant toute chose de déposer la chaudière murale du mur tout en laissant sa platine de raccordement en place, celle ci nous servira pour raccorder notre pompe de désembouage (voir photo n° 1 ci -dessous)

Photo n° 1 – Barrette de raccordement laissé en place servant à raccorder la pompe de désembouage (chaudière d’origine SD 235 C de  1994)

Une fois la chaudière murale d’origine retirée et la barrette laissée en place il suffit de raccorder tout simplement les différentes tubulures de la pompe de désembouage.

Photo n° 2 – Raccordement des différentes tubulures de la pompe de désembouage

Bien veiller à l’étanchéité des tubulures afin de ne pas créer des fuites toujours gênantes lors de la procédure.

Photo n° 3 – Raccordement côté pompe de désembouage

Avant de remplir la pompe et le réseau chauffage il est impératif d’ouvrir tous les coudes de réglages et les robinets de radiateur complètement afin que le fluide circule correctement dans le réseau chauffage.

Photo n° 4 – Coudes de réglage à ouvrir complètement

Photo n° 5 – Coude de réglage seul avec accès à sa vis BTR

Avant d’entamer le désembouage il est utile de refaire un tour complet du réseau de chauffage et sélectionner le radiateur le plus éloigné de la pompe de désembouage, retirer le bouchon plein du radiateur toujours situé vers le bas sur la face opposée à celle du coude de réglage et placer un té servant de voix centrale et permettant à l’avenir de pouvoir vidanger facilement le réseau ou même injecter du produit inhibiteur en cas de diminution de concentration de celui ci (pour mémoire la concentration minimum pour l’inhibiteur est de 1 % s’agissant du X 100 de chez Sentinel).

Une fois le réseau chauffage contrôler et après avoir correctement vérifier qu’il n’y ait pas d’ouverture sur le réseau il est temps de remplir le réservoir de la pompe de désembouage avec de l’eau claire pour ce faire ouvrir la vanne d’eau froide générale puis le vanne d’arrêt positionnée sur le corps du réservoir de la pompe de désembouage.

Photo n° 6 – Ouverture de la vanne d’arrêt d’eau froide permettant le remplissage du réservoir

A ce niveau le moteur de pompe est à l’arrêt seul le réservoir de 40 litres de la pompe se remplit.

Dès que le réservoir de la pompe atteint 30 Litres ouvrer les vannes départ / Retour pompe et fermer la vanne de vidange du réservoir. Placer le levier d’inversion du fluide verticalement (comme sur la photo n°6) afin de faire circuler le fluide de R1 (départ pompe) vers R2 (retour pompe).

Photo n° 7 – Mise en route de la pompe : Vannes R1 et R2 ouvertes – Levier d’inversion vertical – Vanne vidange fermée – Vanne remplissage fermée

Premier niveau du traitement de désembouage

Sur cette photo l’eau est sombre mais dans la réalité elle est encore claire à ce stade mais plus pour longtemps. A ce niveau le moteur de pompe est mis sous tension et l’interrupteur est actionné. Dans un premier temps le moteur de pompe se met à brasser l’eau puis rapidement le niveau du réservoir baisse car l’eau est injectée dans tout le réseau. Dès que le niveau de l’eau baisse dans le réservoir actionner la vanne de remplissage afin de continuer de remplir le réservoir jusqu’au niveau de 30 Litres puis arrêter. Le niveau peut baisser jusqu’à 10 Litres ou 20 Litres sans aucun problème à ce moment laissé tourner quelques minutes sans remplir. Le retour d’eau devenant de plus en plus sombre il est nécessaire à nouveau de remplir le réservoir à 30 ou 40 Litres et de laisser tourner toujours de R1 vers R2 c’est à dire dans le sens naturel de circulation du fluide (entrée par le haut du radiateur et sortie par le bas).

Photo n° 8 – Observation du niveau du fluide dans la pompe de désembouage

L’eau contenue dans le réservoir devenant de plus en plus chargée et la couleur devenant de plus en plus sombre il devient nécessaire de vidanger une partie de cette eau. Cette opération de vidange s’effectue tout en laissant tourner le moteur de pompe cependant il est nécessaire que le levier d’inversion reste sur la position verticale c’est à dire sur R1 et que la vanne de vidange soit ouverte.

Photo n° 9 – Niveau de coloration de l’eau dans le réservoir de la pompe de désembouage trop foncée cette eau doit être vidangée

Photo n° 10 – Vidange du réservoir de la pompe de désembouage

A ce niveau il est tous à fait possible de remplir d’eau le réservoir alors qu’il est en train d’être vidanger – N’oubliez pas de laisser le levier d’inversion du flux vertical c’est à dire comme présenté sur le photo n°10 si se n’est pas respecté et que le levier est en position horizontale il n’y aura pas de vidange.


Synthèse du premier niveau de désembouage :

1°- Laisser tourner le fluide dans le réseau quelques minutes – levier d’inversion vertical

2°- Dès que l’eau du réservoir est trop chargée il faut vidanger le réservoir

3°- Laisser tourner le moteur de pompe – laisser le levier d’inversion en position verticale – Ouvrir la vanne de vidange

4°- Laisser baisser le niveau de l’eau dans le réservoir à 20 ou 10 Litres

5°- Remplir à nouveau le réservoir à 30 ou 40 Litres

6°- Dès que le réservoir est à 30 ou 40 Litres arrêter le remplissage puis actionner le levier d’inversion en position horizontale le fluide entre par le bas du radiateur et ressort par le haut donnant ainsi un mouvement mécanique puissant de soulèvement des boues (rappelons que le débit de pompe est de 18 000 Litres / heure soit 300 litres / minute).

7°- Dès que l’eau se recharge à nouveau et devient trop foncée pratiquer la vidange comme montrée à la photo n° 10

8°- Refaire cette opération jusqu’à l’obtention d’une eau de retour suffisamment claire comme sur la photo n° 11

Photo n°11 – Eau de retour dans le réservoir suffisamment claire

Ce premier niveau de traitement permets d’extraire une grande partie des boues ou oxydes de fer. Attention se n’est qu’un premier rinçage à blanc c’est à dire sans produit dispersant (Exemple : X 400 de chez Sentinel). La poursuite du traitement est nécessaire car nous devons maintenant observer si tous les radiateurs perfusent correctement ou si il y a obstruction partielle ou totale.

Second niveau du traitement de désembouage

Après avoir effectué plusieurs passage de fluide dans l’ensemble du réseau c’est à dire tous les radiateurs ouverts et dans les deux sens de circulation (entrée par le haut du radiateur puis sortie par le bas et ensuite entrée par le bas du radiateur et sortie par le haut). Après avoir vidangé et remplis à plusieurs reprises le réseau de chauffage et enfin après avoir obtenu une eau de retour suffisamment claire nous allons faire passer le fluide radiateur par radiateur.

Tout en laissant la pompe de désembouage fonctionner il sera nécessaire d’aller fermer tous les radiateurs sauf un – A ce titre il est nécessaire qu’en permanence au moins un radiateur soit toujours ouvert afin d’assurer une circulation optimale du fluide dans l’installation. De plus il est impératif de ne jamais s’éloigner trop longtemps de la pompe car elle n’est pas équipée de trop plein le risque de débordement est très sérieux.

Une fois que le fluide circule uniquement par un radiateur tous les autres ayant été fermés par leurs robinets simple réglage ou thermostatique (ne pas toucher aux coudes de réglages qui devront rester tous ouverts en permanence pendant le désembouage) il est impératif de contrôler le débit de retour de pompe pour cela il est nécessaire de s’abaisser au niveau du réservoir de pompe et de regarder avec insistance l’importance de ce débit cette observation doit se faire au minimum pendant 5 minutes continue. Si il y a peu ou pas de débit de retour c’est qu’il y a obstruction partielle ou totale sur le radiateur traité (le seul radiateur laissé ouvert). Pour cela observer les photos qui suivent afin de contrôler le bon débit de retour du fluide.

Photo n° 12 – Débit de retour de fluide élevé donc correct

Photo n° 13 – Débit de retour de fluide moyen donc correct


Photo n° 14 – Débit de retour de fluide faible – Attention !

Dans le cas d’un retour de fluide faible ou nul il est nécessaire d’inverser régulièrement le fluide afin de tenter de soulever les boues obstructives si après plusieurs tentatives le retour reste faible ou nul deux situations peuvent être envisagées : obstruction du radiateur (solution la moins probable) ou alors obstruction du tube arrivant ou sortant du radiateur (le tube arrivant au radiateur est beaucoup plus probable) ce genre d’obstruction est une anomalie majeure qui ne peut être résolue par désembouage à ce moment d’autres techniques doivent être envisagées comme le pontage ou la mise sous haute pression de la canalisation cette solution restant très risquée. Ne jamais introduire dans le réseau une solution acide ou même agressive car elle resterait bloquée dans le réseau sans aucune chance de récupération se qui conduirait à une corrosion acide des parties métalliques avec une passage possible dans le reste du réseau.

L’obstruction du tube arrivant au radiateur est généralement liée à la présence de tube en matière PER (Poli-éthylène-réticulé) et à la formation de boue sous forme de paillettes caractéristiques.

Photo n° 15 – Type de paillettes obstructives pouvant venir boucher les canalisations d’un réseau chauffage

Dans la mesure ou l’un radiateur présente un débit de fluide trop faible il est nécessaire de l’inscrire sur son procès verbal et continuer à faire passer le fluide sur le radiateur suivant tout en refermant le robinet du radiateur obstrué. Tous les radiateurs devront être ainsi traités afin d’établir une carte précise de perfusion.

Un mauvais retour de fluide est souvent observé au début de la perfusion le changement régulier du sens de circulation du fluide au moyen du levier de la pompe permets dans la majeur partie des cas de déboucher le radiateur une fois débouché le robinet de radiateur devra être refermé afin de ne pas refaire circuler des boues en provenance des radiateurs non encore désemboués.

Synthèse du second niveau de désembouage

1°- Une fois le premier niveau de désembouage effectué pratiquer alors le second niveau

2°- Fermer les robinets de chacun des radiateurs sauf un qui sera laissé ouvert (en laissant tous les coudes de réglages en permanence ouverts)

3°- Faire circuler l’eau claire dans les deux sens de circulation radiateur par radiateur

4°- Vidanger le réservoir à chaque fois que l’eau de retour est trop sombre jusqu’à 10 ou 20 litres.

5°- Remplir le réservoir jusqu’à 30 ou 40 litres (exactement comme ce qui est décrit à la synthèse de niveau 1)

6°- Dès que l’eau de retour pour tous les radiateurs est claire opérer le troisième niveau du traitement de désembouage.

Note complémentaire : si au cours de cette phase du traitement de désembouage des canalisations sont repérées comme étant totalement ou partiellement obstruées il est nécessaire de l’indiquer précisément sur le rapport d’intervention. Une étude au cas par cas devra nécessairement être réalisée afin de déterminer la localisation et la nature exacte de l’obstruction. Dans les formes avancées ces obstructions sont impossibles à résoudre car le bouchon est tellement dense et ample qu’il est impossible à résorber. La solution du pontage devient la solution de choix dans ce type de situation.

D’autres éléments peuvent venir aggraver cette anomalie en particulier si l’installateur du réseau a utilisé des canalisations d’un diamètre inférieur au 12/14, si il y a des remplissages réguliers du réseau ou si la chaudière travaille avec des températures d’eau supérieures à 55 °C. A ce moment toutes les conditions sont remplis pour constater un sinistre sur installation.

Troisième niveau du traitement de désembouage

Une fois l’ensemble du réseau traité à l’eau claire, une fois chaque radiateur traité individuellement à l’eau clair dans les deux sens de circulation du fluide il reste à faire circuler le produit nettoyant ou appelé également produit désembouant. Pour cela il suffit d’introduire le produit par le réservoir celui ci gagnera très rapidement l’ensemble du réseau par la mise en mouvement du fluide.

Photo n° 16 – Mise ne solution du produit désembouant à raison de 1 Litre de produit pour une installation de 10 radiateurs

La mousse bien qu’observable sur cette photo est très modérée – Attention la formation d’une trop grande quantité de mousse lors d’un désembouage est grave car elle va compliquer considérablement la procédure. Voilà pourquoi il ne faut jamais utiliser de produits détergent ménager type Mir car cela peut avoir des conséquences désastreuses sur la pompe, le circulateur chauffage, le rinçage correcte du réseau etc.

La mise en circulation du produit désembouant doit se faire environ 1 heure radiateur par radiateur – Eviter pendant cette phase la vidange même si l’eau devient très sombre car le produit doit circuler une heure dans le réseau. Une fois l’heure passée vidanger le réseau puis remplir le réservoir d’eau claire puis vidanger et ainsi de suite jusqu’à ce l’eau de retour présente un pH proche de 7 (+/- 10 %) à ce moment le réseau est correctement rincé. L’eau en fin de traitement de désembouage devra être similaire à l’eau présentée sur la photo n° 17 ci-dessous.

Photo n° 17 – Fin du traitement de désembouage

A la fin du désembouage les vannes Départ / retour et remplissage eau froide devront être refermées. La vanne de vidange ouverte et le levier d’inversion du sens du fluide placé à la vertical – Le moteur de pompe devra être actionner afin de vidanger le réservoir de la pompe le plus possible. Une fois réalisé les vannes départ / retour de la barrette de raccordement de la chaudière devront être fermées ainsi que la vanne d’entrée d’eau froide avant de dévisser les tubulures reliant la pompe ouvrir à nouveau la vanne de remplissage eau froide sur la pompe afin de dépressuriser le tub puis dévisser un à un les quatre tubes de la pompe. Ranger soigneusement la pompe de désembouage.

Attention à ce niveau le réseau chauffage est toujours plein d’eau – Utiliser la voix centrale placée en début de procédure afin d’injecter l’inhibiteur de corrosion – Bien veiller avant à vérifier que les vannes de la barrette de raccordement soient correctement fermées. L’inhibiteur de corrosion va permettre de stabiliser à long terme le réseau de chauffage en réduisant la formation des boues. Afin d’observer l’action d’un inhibiteur de corrosion je me suis livré à une expérience simple qui ne donne qu’un reflet certes partiel de la réalité mais qui permets de fixer l’idée sur l’action d’un inhibiteur de corrosion

Pour ce faire j’ai découpé des segments d’un radiateur neuf que j’ai plongé dans différentes solutions. Cette expérience a été commencée en juillet 2006.

Solution n° 1 – Morceau de radiateur neuf plongé dans 200 ml d’eau non traitée

Solution n° 2 – Morceau de radiateur neuf plongé dans 200 ml d’eau traitée avec 0,25 % d’inhibiteur de corrosion

Solution n° 3 – Morceau de radiateur neuf plongé dans 200 ml d’eau traitée avec 0,50 % d’inhibiteur de corrosion

Solution n° 4 – Morceau de radiateur neuf plongé dans 200 ml d’eau traitée avec 1 % d’inhibiteur de corrosion

Photo n° 18 – Formation de boue en fonction de différente concentration d’inhibiteur de corrosion – photo prise le : 25-05-2011 à 10 h 05

On observe sur ces quatre erlenmeyers la coloration plus ou moins prononcées de l’eau – Plus la coloration est importante plus il y a de boues d’oxydes de fer – La coloration opalescente observable sur les erlenmeyers n° 3 et 4 provient de la précipitation de sels minéraux présents dans l’eau de remplissage – A l’origine les solutions étaient translucides – On arrive à observer encore sur les solutions 3 et 4 au fond du récipient le morceau de radiateur – Par contre sur les récipients 1 et 2 la turbidité est tellement élevée qu’il est impossible de pouvoir les observer – Cette photo fut prise le : 25-05-2011 à 10 h 05.

Les quatre récipients présentés sur la photo n° 18 avaient été photographiés le 05-02-2007 à 18 h 02 – Observez la limpidité des solution – On distingue très bien pour chaque solution le morceau de radiateur au fond de chaque erlenmeyer.

Photo n° 19 – Formation de boue en fonction de différente concentration d’inhibiteur de corrosion – photo prise le : 05-02-2007 à 18 h 02

Ces séries de photos montrent à quel point il est important de maintenir une concentration au minimum de 1 % d’inhibiteur de corrosion dans le réseau de chauffage ce qui donne en Volume / Volume, 1 litre d’inhibiteur de corrosion pour 100 litres d’eau au total. L’inhibiteur de corrosion est composé d’un ensemble de substances chimiques variées qui ont différentes actions.

Certaines de ces substances sont des inhibiteurs de tartre qui vont agir directement sur la forme même des cristaux, naturellement la forme dite incrustante du calcaire est cubique on parle alors de Calcite. L’inhibiteur va modifier cette forme naturelle du cristal en lui donnant une forme sphérique on parle alors de valérite, l’intérêt de cette modification de forme réside dans le fait que l’une est incrustante et donc gênante pour l’usage quotidien de la chaudière car à haute température ce calcaire va se déposer dans l’échangeur thermique ce qui conduit inévitablement à terme à son obstruction. En effet le calcaire sous sa forme incrustante dans les réseaux de chauffage viendra se fixer exclusivement dans les zones les plus chaudes du réseau c’est à dire à l’intérieur de la chaudière il se forme alors des paillettes ou écailles qui en se brisant vont venir s’accumuler des les zones étroites de circulation des fluides et venir boucher partiellement puis complètement l’appareil provoquant des désordres entrainant systématiquement des frais importants de réparations et de maintenance. Alors qu’à l’inverse la forme sphérique n’adhère pas de plus l’inhibiteur contient un polymère capable de séquestrer le calcaire initialement présent sous la forme incrustante et le rendre peu à peu soluble l’action est double : Curative et Préventive.

– D’autres substances contenues dans l’inhibiteur de corrosion ont des propriétés dites « filmogènes » elles vont venir former à la surface des parties métalliques une barrière très fine qui va protéger les métaux les moins nobles de l’attaque oxydante de certains atomes ou de certains ions. A ce niveau l’importance du maintient de la concentration minimale du produit en solution est primordiale car si la concentration chute le pouvoir « filmogène » chute également peu à peu certaines surfaces métalliques seront dépourvues de cette barrière alors que d’autres resteront protégées. Ce phénomène va entrainer un déséquilibre particulièrement dangereux pour les parties métalliques moins nobles comme l’acier qui ne seront plus protégées et qui formeront de très petites surfaces. Le phénomène oxydant conservant son intensité celui ci sera d’autant plus agressif que la surface sera plus petite. La corrosion des surfaces est largement atténuée par l’importance de la surface et de l’épaisseur des métaux moins nobles comme la fonte par exemple qui mettra des décennies voir plus à se perforer. Alors que si la surface est réduite et qu’il s’agit d’acier dont l’épaisseur n’est que de quelques millimètres la perforation peut être particulièrement rapide (quelques mois suffiront dans certains cas). Voilà pourquoi il est primordiale de conserver à la solution d’inhibiteur de corrosion une concentration minimale de 1%.

Enfin l’inhibiteur contient également des molécules qui vont séquestrées l’élément de choix intervenant dans toutes corrosion : l’Oxygène. Ces molécules auront le pouvoir de bloquer son action et donc de venir empêcher la formation d’oxydes de fer composant essentiel des boues de chauffage.

Photo n° 20 – Forme de tartre cubique donc incrustante et sphérique non incrustante (vue en microscopie électronique à balayage)

b) Seconde situation :

Le réseau de chauffage est constitué d’une chaudière murale récente (entre 2 et 5 ans) mais il y a des problèmes récurrents sur la chaudière en plus les radiateurs ne chauffent plus suffisamment et il fait froid dans certaines pièces de vie. Dans cette situation il est nécessaire de réaliser un Audit complet du réseau de chauffage afin de prendre une « photographie » du système défectueux à T0 – L’Audit indiquera dans ses conclusions si il est possible ou non de réaliser un désembouage. En effet il faut garder à l’esprit que dans certaines situations critiques il n’est pas possible de pratiquer de désembouage. Certes ces situations reste très exceptionnelles mais elles existent. A mon niveau si je conclu dans mon Audit que le réseau n’est pas apte à subir un protocole de désembouage la situation doit être étudiée de manière approfondie et spécifiquement afin de mettre en place une stratégie pour stabiliser le système défectueux.

Une situation où le désembouage n’est pas praticable révèle généralement une double négligences, celle du concepteur du réseau qui a utilisé des techniques de manière non adaptée avec par exemple l’utilisation de tube en PER sans BAO (Barrière Anti Oxydante) ou alors de tube d’un diamètre trop faible (DN < 10/12) au vue de l’absence initiale de traitement de l’eau de chauffage.  L’utilisation de parties en aluminium sans le contrôle régulier de l’évolution du pH de l’eau de chauffage, l’utilisation de raccords en matière galvanisé créant un mixage métallique et aggravant le phénomène d’oxydation rappelons que le « galva » est en fait du fer recouvert par électrolyse d’une fine couche de zinc un peu comme les anciennes boîtes de conserve, l’absence de nettoyage du réseau chauffage initialement réalisé ou l’absence de traitement préventif de l’eau circulant dans le réseau de chauffage est également sous la responsabilité du professionnel. La seconde négligence provient des usagers qui par méconnaissance tarde trop dans la résolution de leur problème de chauffage. La prise tardive de la cause même des dégradations observées sur l’installation de chauffage centrale est catastrophique sur la prise en charge et la stabilisation ultérieure voilà pourquoi il est important de réagir rapidement face à des problèmes récurrents de chauffage.

La plupart du temps le désembouage est possible et l’Audit initial nous permettra par la suite de savoir de quoi l’on part et ainsi voir ce que l’on obtient après traitement. Pour cela il faudra pouvoir s’appuyer sur des mesures physico-chimiques fiables par exemple les températures, les analyses chimiques de l’eau du réseau de chauffage, les composantes de l’installation ceci restant une procédure d’expertise elle n’est réalisable efficacement que par une petite partie de professionnels.

Dans cette situation le protocole de désembouage est similaire au protocole détaillé plus haut à la seule différence que la chaudière étant murale elle ne pourra pas être désembouée. En effet une chaudière murale possède une contenance en eau faible, des passages d’eau étroit et généralement toutes sortes de filtres, capteurs et clapet  anti-retour qui pourraient être détérioré par des débit de 18 000 litres / heure dans les deux sens de circulation. A ce titre il n’est pas possible de manière fiable de désembouer la chaudière murale. Par contre le réseau chauffage pourra l’être.

Ce cas reste isolé de manière générale les propriétaires attendent de remplacer leur chaudière pour faire réaliser une journées avant la pose de la chaudière neuve le désembouage du réseau, la chaudière étant neuve elle est propre il n’y a donc pas de nécessiter de la désembouer. Les résultats d’un bon désembouage sont remarquables voir même spectaculaire. En effet le protocole de désembouage bien réalisé vise à stabiliser le système dans son ensemble la chaudière fonctionne mieux, se met en service moins souvent, les radiateurs ne font plus de bruit et ils chauffent correctement en répartissant la chaleur sur leur surface de manière homogène, il y a nettement moins d’intervention de dépannage et la chaudière pollue moins.

d) Troisième situation :

Elle est proche de la seconde situation mais à la différence que la chaudière n’est pas une murale mais une chaudière au sol. A ce moment les complications possibles liées à la faible contenance en eau de la chaudière, aux passages d’eau étroit et à l’existence de petites pièces fragiles ont totalement disparut il est donc possible de désembouer la chaudière sol et le réseau il est même possible en fin de traitement de raccorder la pompe de désembouage directement sur la chaudière sol et ainsi de faire circuler à grand débit le fluide à l’intérieur afin de la débarrasser d’une grande partie de ses oxydes de fer. Même avec un désembouage bien effectué il est impossible d’extraire la totalité des oxydes de fer cependant le protocole de désembouage permets de préparer convenablement le réseau à recevoir l’inhibiteur qui lui aura une action préventive en stabilisant à long terme les phénomènes de corrosion.

Photo n° 21 – Désembouage d’une chaudière sol ancienne

 

Photo n° 22 – Autre désembouage d’une chaudière au sol

Dans certains cas complexes il est nécessaire d’opérer en plus du protocole classique de désembouage à des raccordement directement sur le ou les radiateurs suspectés d’être obstrués par une accumulation de boues d’oxyde de fer.

Photo n° 23 – Raccordement de la pompe de désembouage sur une radiateur fortement emboué laissé en place

Photo n° 24 – Raccordement de la pompe de désembouage sur un radiateur retiré du mur

Même des radiateurs de petite taille peuvent être désemboué de manière isolée – Il est important d’observer la manière de raccorder la pompe sur le radiateur dans la photo n° 23 on observe que le radiateur est raccordé à ces deux extrémités basses en effet les boues étant relativement denses par rapport à l’eau elles avoir tendance à se déposer au fond des radiateurs c’est tout simplement un phénomène de décantation naturel – Sur les photos n° 24 et 25 on observe que le raccordement de la pompe se fait de manière dissymétrique à chaque extrémités l’un en haut et l’autre en bas ceci permet un nettoyage plus général du radiateur alors que l’autre raccordement permettra un traitement plus localisé en particulier dans les parties basses du radiateur.

Photo n° 25 – Raccordement de la pompe de désembouage sur un petite radiateur décroché du mur

De manière générale, après avoir testé sur le terrain pendant plusieurs années l’emploi de pots à boues je déconseille formellement l’emploi de ce type d’appareil qui dans le meilleur des cas n’apporte rien de significatif et dans le pire des cas entrainera des désagréments très graves. En effet le pot à boue si il fonctionne correctement retient les boues, celles-ci vont donc s’accumuler progressivement à l’intérieur du pot, afin de ne pas générer de nuisance dans la circulation du fluide caloporteur ces boues devront être évacuées, pour cela une « chasse » ou vidange devra être réalisée, bien souvent dans la pratique la purge du pot à boues se fait mal et plusieurs litres d’eau sont évacuées du réseau, nécessitant l’ajout d’eau au réseau de chauffage, ceci conduit inévitablement à la dilution de l’inhibiteur de corrosion (pas bien) et en plus à introduire des sels minéraux sous la forme de tartre ainsi que de l’oxygène conduisant à la formation de nouvelles boues en plus grande quantité car l’inhibiteur se dilue et protège moins le réseau. De plus sur le plan de la préservation de l’environnement la création de déchets inutiles n’est pas à mon avis la bonne approche, sans compter l’énergie utilisée pour fabriquer le pot à boue. Enfin le pot à boue est raccordé par l’intermédiaire de raccords source possible de fuite et donc d’ajout d’eau de remplissage dans le réseau chauffage et donc formation de nouvelle boue par action de l’oxygène sur la surface interne en acier des radiateurs. Le pot à boue donne enfin une impression fausse d’avoir engagé une action préventive sur le réseau chauffage, en fait il s’agit d’une fausse bonne idée. Le sur coût de ces appareils n’est pas non plus à négliger. Pour l’ensemble de ces raisons je suis défavorable de manière générale à l’utilisation de pot à boue et vous déconseille l’usage de ces appareils un peu « gadget ».    

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L’embouage des réseaux de chauffage

Le terme d’embouage est une métaphore qui précise l’aspect que présente l’eau des réseaux de chauffage n’ayant subit aucun traitement préalable. Cette eau est noire ou brune elle possède une odeur métallique ou sulfurée et a une consistance poisseuse. L’embouage des réseaux est un phénomène normal, les métaux reviennent à leur état d’origine celui d’oxyde (Ceci est établis dans la première loi de la thermodynamique), cependant l’embouage mal encadré conduit à un profond déséquilibre de l’installation.

La composition de ces boues est pour l’essentielle constituée d’oxydes de fer II et III qui ont respectivement les couleurs marron, orangé ou noir. Leur texture se présente initialement sous la forme d’une poudre très fine (quelques microns) et insoluble lui permettant de se disperser dans les endroits du réseau de chauffage les plus infimes ainsi la totalité du système est contaminé.

Dans la chaudière les boues ou oxydes de fer cuisent sous l’action de la chaleur intense et s’agglomèrent sous forme de paillettes qui peuvent atteindre plusieurs centimètres (voir photos A et B), ces paillettes de densité importante sont localisées entre autre dans la chaudière notamment au niveau de la vanne trois voies des chaudières murales mais aussi dans l’échangeur à plaques qui du fait de sa conception retient tel un filtre les grosses particules et dans le vase d’expansion mais également dans la totalité du réseau c’est à dire au niveau des radiateurs, des canalisations et de tous les accessoires.

Dans les radiateurs ou les canalisations les boues restent essentiellement sous la forme d’une poudre sauf pour les radiateurs en fonte qui naturellement « feuilletent » et forment des agglomérats de boues se présentant sous la forme d’écailles extrêmement denses qui décantent au fond des radiateurs (voir photo B).

Quelque soit leur forme les boues engendrent des disfonctionnements dans tous les cas graves et conduisant à opérer régulièrement des opérations de maintenances sur la chaudière en particulier et de manière général sur l’ensemble du réseau chauffage.

Photo A : Paillette de boue sèche formée dans un tube cuivre

 

Photo B – Ecailles sèche provenant d’un radiateur en fonte

 

Photo C – Boue de chauffage sous forme de poudre

 

Les boues se diffusant dans la totalité du réseau de chauffage on les retrouvent aussi bien dans la chaudière que dans les radiateurs ou les canalisations.

Photo D : Portion d’un tube cuivre emboué

 

Boue tube cuivre 1

Photo E : Coupe transversale d’un vase d’expansion chauffage

 

Observez la membrane en butyle qui sépare les deux zones du vase la zone corrodée corresponds au milieu liquide, la zone la moins visible corresponds  à la poche d’azote. La rouille observée sur la paroi du vase d’expansion correspond à de la boue de chauffage.

boue vase expansion 1

Photo F : Radiateur bouché totalement emboué

Première étape on pose le radiateur à plat et l’on tronçonne la partie inférieure droite.

Boue radiateur 2

 

Zoom sur la partie inférieure droite du radiateur

Boue radiateur 1

Seconde étape le morceau tronçonné ou segment est observé du côté gauche

Boue radiateur 3

Troisième étape le morceau tronçonné ou segment est observé par le dessus

Boue radiateur 4

Photo G : Embouage de circulateur chauffage

Comme il l’a été dit plus haut l’embouage se propage dans l’ensemble du réseau de chauffage, le circulateur chauffage n’échappe pas à cela. On observe la couleur brune des oxydes à l’intérieur du corps en fonte d’un circulateur chauffage se sont des oxydes de fer II plus communément appelé « Rouille ». On observe que ces oxydes forment de petites écailles ou paillettes qui en se décrochant de la surface du corps du circulateur vont être envoyé par ce même circulateur dans le réseau chauffage, ils vont cependant très rapidement se déposer sous leur propre densité dès que la force du débit du circulateur chauffage diminuera.

Circulateur chauffage ouvert avec présence d’embouage interne

Boue circulateur 3

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